Mise à jour le 16/03/01
        

"Thanks for the memory"

Les expérimentations qui confirment
ce qui était considéré comme
une "HERESIE" scientifique !



Traduction de l'article de Monsieur Lionel Milgrom du Guardian,
du jeudi 15 mars 2001.


Merci pour la mémoire

Le professeur Madeleine Ennis de l'Université de la Reine de Belfast est, comme la plupart des scientifiques, profondément sceptique au sujet de l'homéopathie.
Le fait qu'un composé médicinal, dilué jusqu'à sa disparition, puisse quand même exercer un effet thérapeutique constitue un affront à la biochimie et à la pharmacologie conventionnelles, basées sur des évènements moléculaires directs et palpables.
Il en va de même pour l'explication possible du fonctionnement de l'homéopathie :
l'eau d'une manière ou d'une autre retient la "mémoire" des substances précedemment diluées en son sein.

Cette dernière notion, avancée de manière notoire par le Dr Jacques Benveniste, biologiste français, lui coûta son laboratoire, ses fonds, et finalemment sa crédibilité scientifique internationale.
Quoi qu'il en soit, cela ne dissuada pas le Pr Ennis qui, en sa qualité de scientifique, ne craignit pas d'essayer de prouver que Benveniste avait tort.
Ainsi, plus d'une décennie après l'excommunication de Benveniste par la communauté scientifique, elle saisit l'oportunité de se joindre à une équipe de recherche pan-européenne, en espèrant finalement mettre un terme définitif à l'hérésie de Benveniste.
Mais le choc fut de taille car les derniers résultats de l'équipe suggèrent maintenant que Benveniste pourrait avoir eu raison depuis le début.

Dès 1985, Benveniste commença ses expériences avec des globules blancs humains, impliquées dans les réactions allergiques, appelées basophiles.
Elles possèdent de minuscules granules contenant des substances comme l'histamine, partiellement responsable des réactions allergiques.
Ces granules peuvent être colorés à l'aide d'une teinture spéciale, mais ils peuvent être décolorés ( dégranulés ) par une substance appelée anti-immunoglobine E ou algE.
Jusqu'ici, il s'agit de science conventionnelle.
Ce que Benveniste affirma de manière si controversé, c'est qu'il continua d'observer la dégranulation des basophiles même lorsque l'algE était diluée jusqu'à disparition, mais seulement si chaque étape de dilution, comme lors de la préparation de remèdes homéopathiques, était effectuée avec une forte agitation.

Après de nombreuses expériences, Benveniste réussissait en 1988 à faire publier ses travaux dans Nature, en supposant que l'eau utilisée dans ses expérimentations devait avoir gardé la "mémoire" de l'algE diluée au départ.
Les homéopathes se réjouirent, persuadés qu'ils tenaient enfin la preuve indiscutable dont ils avaient besoin pour que l'homéopathie soit reconnue scientifiquement.
La fête fut de courte durée.
Une contre-offensive menée par une équipe de Nature incluant, on s'en souvient encore, un magicien ( qui ne put trouver aucune irrégularité dans les méthodes employées par Benveniste - à part ses résultats ) fit mettre Benveniste au ban de la communauté scientifique.

Une tentative britannique ( menée par des scientifiques du Collège Universitaire de Londres, et publiée dans Nature en 1993 ) pour reproduire les découvertes de Benveniste échoua.
Depuis, Benveniste se bat pour que d'autres laboratoires indépendants reproduisent ses travaux, déclarant que les résultats négatifs étaient dus à une mauvaise compréhension de ses protocoles expérimentaux.
Entre alors en scène le Pr Ennis et l'initiative de recherche pan-européenne.

Un consortium de quatre laboratoires de recherche indépendants, en France, en Italie, en Belgique et en Hollande, dirigé par le Pr M. Roberfroid de l'Université Catholique belge de Louvain à Bruxelles, a utilisé une version améliorée des expériences originales de Benveniste pour étudier un autre aspect de l'activation des basophiles.
L'équipe savait que l'activation de la dégranulation des basophiles par l'algE conduit à la libération de puissants médiateurs, contenant de grandes quantités d'histamine, qui déclenchent un cycle de réaction négative autolimitant cette libération.
Ainsi, l'expérience préparée par l'équipe pan-européenne reposait sur la comparaison entre l'inhibition de la dégranulation des basophiles induite par l'algE avec des dilutions "fantômes" d'histamine et avec des solutions d'eau pure de contrôle.

De façon à être certain qu'aucun artefact introduit par les scientifiques des quatre laboratoires impliqués ne puisse perturber les expériences, elles furent effectuées "en aveugle".
Autrement dit, ils ne savaient pas si les solutions qu'ils ajoutaient à la réaction basophile-algE contenaient des quantités fantômes d'histamine ou bien juste de l'eau pure.
Mais ce n'est pas tout.
Les solutions fantômes d'histamine et les témoins furent préparés par trois laboratoires différents qui n'étaient impliqués en rien avec la suite des opérations.

L'expérimentation complète était coordonnée par un chercheur indépendant qui coda toutes les solutions et collecta les données, mais n'était impliqué ni dans les tests ni dans l'analyse des données des expériences.
Peu de place donc pour une quelconque fraude ou bien pour prendre ses désirs pour des réalités.
Ainsi, quand les résultats arrivèrent, la surprise fut totale.

Trois des quatre laboratoires impliqués dans l'expérimentation conclurent à une inhibition statistiquement significative de la dégranulation des basophiles par les solutions fantômes d'histamine par rapport aux solutions témoins.
Le quatrième laboratoire donna un résultat presque significatif, donc le résultat global des quatre laboratoires était en faveur des solutions fantômes d'histamine.

Cependant, le Pr Ennis n'était pas satisfaite.
"Dans cette expérimentation particulière, nous avons coloré les basophiles avec une teinture et puis décompté manuellement ceux qui sont restés colorés après la réaction inhibition-histamine. On peut penser qu'il puisse y avoir eu une erreur humaine lors de cette étape."
Ainsi, elle utilisa un protocole de comptage développé précédemment qui pouvait être entièrement automatique.
Il impliquait le marquage des basophiles activés par un anticorps monoclonal et pouvant être observés par fluorescence et mesurés automatiquement.

Les résultats, qui seront publiés sous peu dans Inflammation Research, étaient les mêmes :
les solutions d'histamine, à la fois en concentration pharmacologique et en haute dilution, mènent à l'inhibition statistiquement significative de l'activation des basophiles par l'algE, confirmant les travaux précédents dans ce domaine.

"En dépit de mes réserves contre la science homéopathique", dit le Pr Ennis, "les résultats me forcent à suspendre mon incrédulité et à commencer à rechercher une explication rationnelle à nos découvertes."
Elle a pris grand soin de mettre l'accent sur le fait que l'équipe pan-européenne n'a pas reproduit les découvertes de Benveniste et n'a pas essayé de le faire.

Jacques Benveniste n'est pas impressionné.
"Ils sont arrivés exactement là où nous avons commencé il y a 12 ans !" dit-il.
Benveniste pense qu'il connait maintenant ce qui constitue la mémoire de l'eau et déclare être capable d'enregistrer et de transmettre le "signal" de substances biochimiques à travers le monde via Internet.
Ils peuvent, déclare-t-il, provoquer des changements dans les tissus biologiques comme si la substance était effectivement présente.

Si Benveniste et Ennis ont raison, les conséquences pour la science pourraient être révolutionnaires, nécessitant une ré-évaluation complète de notre compréhension des modalités d'action de la chimie, de la biochimie et de la pharmacologie.

Quoiqu'il en soit une chose semble certaine.
Soit Benveniste sera réhabilité, soit le Pr Ennis et le reste des scientifiques impliqués dans l'expérimentation le rejoindront dans son excommunication.

Lionel Milgrom
Guardian


Sources :The Guardian, 15/03/01.




Bizarre chemical discovery gives homepathic hint

Traduction de l'article de Monsieur Andy Coghlan dans le New Scientist,
du 7 novembre 2001.




Icy claim that water has memory

Traduction de l'article de Monsieur Lionel Milgrom dans le New Scientist,
du mardi 11 juin 2003.




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